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Tu me dis que tu l’aimes, et tu le veux à toi !
Que connais-tu de lui, que crois-tu éprouver ?
Il te plaît sans nul doute et t’a souri parfois
Mais tu ne le sais pas comme j’ai deviné
Moi je vois sa lumière et son sourire d’enfant
Son regard clair et pur qui s’assombrit soudain
J’entends sa voix joyeuse et qui raille pourtant
J’ai senti la chaleur, la douceur de sa main
Légère sur mon cou. Je goûte sa tendresse
Et son enthousiasme, j’apprécie son esprit.
Je devine qu’il a peut-être des faiblesses
Même des lâchetés – et je les aime aussi.
Près de lui je me sens à la fois mère et sœur
Inquiète et confiante, tendre et forte, et d’avance
Je crains et me résouds, si j’accède à son cœur,
Aux joies et aux tourments, et sans doute aux souffrances
Ses lèvres sur mes doigts sont brûlant souvenir
Ses bras autour de moi, lorsque tombe la nuit,
Je tremble d’inquiétude, de doute et de désir…
Toi, tu l’aimes peut-être ; moi je me veux à lui.
